La position du cavalier

En Tai Chi aussi, on parle de la position du cavalier.

Pieds parallèles et écartés assez largement, dos droit, on fléchit les jambes en recherchant l’arrondi, en écartant les genoux.

A force de pratique, l’arrondi obtenu permet au T’Chi de circuler librement.

On utilise donc l’articulation de la hanche pour monter et descendre en gardant le dos droit, on ouvre les cuisses, on sollicite les genoux et les chevilles. En somme, on perfectionne sa position équestre !

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Intention, suggestion, récompense

Pendant l’exercice du Tai Chi Chuan, il importe d' »agir psychiquement et non agir physiquement » […]

James Kou, Tai Chi Chuan, harmonie du corps et de l’esprit

 Avec les chevaux, il ne s’agit pas d’arracher un mouvement.

On ne va pas tirer sur la nuque d’un cheval jusqu’à ce qu’il trotte derrière nous.

On ne va pas taper sur son poitrail jusqu’à ce qu’il recule.

On ne va pas commencer par une sensation désagréable voire douloureuse avant d’y avoir mis l’intention, d’avoir essayé d’obtenir le mouvement par suggestion.

Il se trouve que certains agissent ainsi, pensant bien faire, mais ôtant alors au cheval toute fierté, toute animalité. Il devient un objet, une figurine dont on actionne telle ou telle partie articulée. En agissant ainsi, ces personnes s’imaginent qu’elles apprennent à un cheval à trotter, qu’elles apprennent à un cheval à reculer… Non. Les chevaux savent très bien bouger sans nous, nous ne sommes là que pour leur demander humblement de bouger dans le sens qui nous arrange au moment voulu.

Et pour que le cheval se meuve, il lui faut un but, qui ne soit pas l’absence de douleur ou d’inconfort, mais bien un confort, un objectif qui lui soit profitable.

L’intention, c’est l’action psychique. C’est peu voire pas de désordre. C’est peu voire pas de stress, avec quelqu’un qui se maîtrise un minimum.

L’intention, c’est donner un sens clair à l’action demandée.

La récompense, c’est remercier le cheval d’avoir fait de notre intention la sienne.

L’art de la lenteur

Chaque geste est ralenti, chaque mouvement est suspendu et ainsi l’équilibre est révélé.

Un bras retenu, un antérieur qui attend avant de reposer au sol…

Un report de poids, un repositionnement, une pause.

La cadence, la fluidité, la suspension… le pas d’école, en somme.

https://www.youtube.com/watch?v=_K3LJAb40y4

Origine du mouvement

Dans la pratique du Tai Chi, le bassin doit guider le mouvement.

Les bras ne s’articulent qu’en suivant le mouvement des épaules, induit par celui de la colonne, guidée elle-même par le bassin.

Et ainsi, les mouvements se font sans force musculaire, mais dans la fluidité et la conscience de l’instant présent.

On n’est ni demain, ni hier, mais maintenant. A chaque instant.

L’assiette du cavalier a ce même rôle d’initiateur du mouvement… mais le parallèle pourrait ne pas s’arrêter là.

Abaisser les hanches

Si le cheval abaisse naturellement les hanches pour gagner en équilibre,

Si le dressage réside dans la recherche d’un équilibre constant où le cheval abaisse son arrière-main en fléchissant les hanches,

L’humain gagnera considérablement en stabilité s’il abaisse ses hanches, jambes fléchies.

Ainsi toutes ses articulations fonctionnent, il ne tient pas sur ses pieds par la force physique, mais par l’équilibre.