Intention, suggestion, récompense

Pendant l’exercice du Tai Chi Chuan, il importe d' »agir psychiquement et non agir physiquement » […]

James Kou, Tai Chi Chuan, harmonie du corps et de l’esprit

 Avec les chevaux, il ne s’agit pas d’arracher un mouvement.

On ne va pas tirer sur la nuque d’un cheval jusqu’à ce qu’il trotte derrière nous.

On ne va pas taper sur son poitrail jusqu’à ce qu’il recule.

On ne va pas commencer par une sensation désagréable voire douloureuse avant d’y avoir mis l’intention, d’avoir essayé d’obtenir le mouvement par suggestion.

Il se trouve que certains agissent ainsi, pensant bien faire, mais ôtant alors au cheval toute fierté, toute animalité. Il devient un objet, une figurine dont on actionne telle ou telle partie articulée. En agissant ainsi, ces personnes s’imaginent qu’elles apprennent à un cheval à trotter, qu’elles apprennent à un cheval à reculer… Non. Les chevaux savent très bien bouger sans nous, nous ne sommes là que pour leur demander humblement de bouger dans le sens qui nous arrange au moment voulu.

Et pour que le cheval se meuve, il lui faut un but, qui ne soit pas l’absence de douleur ou d’inconfort, mais bien un confort, un objectif qui lui soit profitable.

L’intention, c’est l’action psychique. C’est peu voire pas de désordre. C’est peu voire pas de stress, avec quelqu’un qui se maîtrise un minimum.

L’intention, c’est donner un sens clair à l’action demandée.

La récompense, c’est remercier le cheval d’avoir fait de notre intention la sienne.

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Intention ou émotion

Un cheval se travaille dans l’intention et non dans l’émotion.

L’amour et la colère sont voisins, passer de l’un à l’autre est aisé pour une contrariété ou une autre. Travailler dans l’émotion mène donc à des réactions déconnectées de la réalité de la situation. Un exercice est proposé : « Cherche la solution! »

Et non : « Fais-moi plaisir, s’il te plait » ; qui mène rapidement à : « Je t’en veux, tu ne me rends pas l’amour que je te porte ».

L’intention est neutre : nous avons un objectif, nous nous y tenons. Avec patience, réactivité et le plus de calme possible. Il n’y a ni rancœur, ni trouble, ni excitation, ni peur.

Le pouvoir de la suggestion

Pousse-le, il s’appuiera.

Tape-le, il se creusera.

Tire-le, il ralentira.

Soulève-le, tu le porteras.

Tout ce qui s’apparente à un rapport de force est perdu d’avance.

Seules les brutes qui n’ont pas peur de violenter le cheval physiquement ou psychologiquement auront des résultats… avec un cheval éteint qui obéit par résignation.